Retrait de PICC line sans nécessité de mettre l’extrémité en culture
Chèr(e)s collègues,
Le retrait d’un PICC-line est un geste simple…en apparence. Je vais vous en donner la preuve. Je ne parle pas « d’ une preuve » car quand les faits se répètent, ils échappent à l’histoire de chasse, à l’anecdotique.
Nous l’appellerons donc Emilie, 25 ans, très active et traitée par une antibiothérapie de 14 jours pour une infection pulmonaire. Ce n’est pas la première fois qu’elle reçoit une telle cure et, comme pour la précédente, après quelques jours réalisés à l’hôpital, elle souhaite la finir choyée par ses parents en province. Les soins à domicile sont organisés et elle pense appeler rapidement son médecin traitant pour lui retirer – comme la précédente fois – son PICC. Mais cinq jours avant ledit retrait, coup de théâtre : le médecin traitant est en vacances et son remplaçant, qui n’a jamais réalisé cet acte, pense qu’il est imprudent de le faire en extra hospitalier. L’infirmière refuse à bon escient de retirer ce cathéter car elle ne peut le faire légalement qu’à la condition qu’un médecin puisse intervenir à tout instant. Et qui appeler ? Faire le 15 au cas où ? Du bricolage. L’hôpital le plus proche ne peut lui retirer que 5 jours après la fin du traitement. « Embarrassant » et « très compliqué à organiser » d’après l’hôpital. Revenir à Paris le retirer ? De la fatigue, de l’argent (240 euros de train aller-retour) et du temps gaspillés. Alors, l’infirmière coordinatrice (aussi dénommée « de suivi de parcours patient ») du service qui a prescrit le PICC rappelle le médecin traitant. Ils s’entretiennent du fameux soin et elle l’invite à regarder en quoi il consiste exactement sur une vidéo disponible sur internet. Cette vidéo la voici :
Sur le site du GIFAV, elle est ici. 5 minutes d’images et 15 minutres de conversation ont permis de débloquer la situation. La consultation pour le retrait du cathéter a duré 20 minutes.
Si ceci n’avait pas été fait, je vous laisse faire la liste des inconvénients pour le patient et les soignants en terme de confort et de sécurité. Morale de l’affaire : le retrait du PICC doit être organisé en amont ; le réseau des professionnels de santé de ville est une aide efficace à condition qu’il soit informé ; les supports d’information peuvent être créés simplement et être utiles ; la gestion d’un cathéter ne se limite pas à la pose et les paramédicaux – notamment les infirmières- sont des personnes ressources capitales.
Autre point : merci au Journal of Vascular Access pour son nouvel envoi d’articles que vous pourrez lire ici. Le JVA, une mine d’informations pour les professionnels impliqués dans la thérapie I.V. De plus, H. Rosay nous présente ici son nouvel opus sur les complications vasculaires lors de la pose des voies veineuses centrales. Vous pourrez en nous contactant par mail ici, recevoir le texte in extenso.
Et puis n’oubliez pas de regarder le programme du congrès, de vous inscrire, de vous promener sur ce nouveau site et d’y faire encore plus de découvertes en tant qu’adhérent !
A très bientôt.
Christian Dupont – Président du GIFAV
Hôpitaux Universitaires Paris Centre, Hôpital Cochin, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris